L’association des Amis de la Villa Ephrussi de Rothschild a été fondée en 1961 sous la présidence de Jean Cocteau (1889-1963). Les membres de l’association et de nombreux mécènes (particuliers et entreprises) s’investissent depuis sa création avec passion et enthousiasme à la restauration des collections d’art et au rayonnement international de la Villa.
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C’est entre 1723 et 1728 qu’a été entrepris à la manufacture de la Savonnerie le tissage de cinq grands tapis pour la chapelle du Château de Versailles. Ils étaient destinés à recouvrir le dallage de marbre de la nef lors des cérémonies. Quatre tapis étaient semblables deux à deux. Le tapis central représentait les chiffres du Roy sur fond bleu pâle en échiquier, accompagnés de quatre guirlandes de fleurs au naturel. Afin d’anticiper son éventuel remplacement, ce tapis fut retissé sous Louis XVI d’après le modèle ancien mais « se » substituant au décor en mosaïque, du bleu uni. C’est l’exemplaire exposé et conservé ici.
A la fin du XIXe siècle, il appartient à l’ordre de Saint-Lazare de Venise, puis entre dans les collections de Michel Ephrussi, le beau-frère de Béatrice.
Au centre de la composition, on peut apercevoir deux grands « L » dorés et croisés qui symbolisent Louis XV, leur commanditaire.
A l’époque révolutionnaire, le tapis exposé à la Villa Ephrussi de Rothschild fut utilisé par les « puissances barbaresques », nom donné aux puissances d’Afrique de Nord. Les fleurs de lys furent alors retirées ou remplacées par des rosaces.
Un régulateur de parquet est une pendule sur pied destinée à donner une heure de référence pour régler ou mettre à l’heure les autres horloges et les montres. L’exemplaire exposé à la Villa fut réalisé par Jean-Baptiste Duchesne vers 1726 et il constitue une véritable prouesse technique ! En effet, il donne à la fois l’heure solaire – appelée temps vrai – et l’heure terrestre – appelée temps moyen. Ici, et cela est une grande nouveauté, le temps vrai et le temps moyen sont indiqués sur un seul et même cadran, à l’aide de trois aiguilles désignant les heures, minutes et secondes. Cela permet, selon les saisons, de matérialiser le décalage entre les deux types de mesure d’une journée.
Considéré comme une prouesse technique, ce mouvement fit, en 1726, l’objet d’une présentation à l’Académie Royale des Sciences qui l’agréa, en soulignant « l’habileté de l’ouvrage ».
Le premier propriétaire de ce régulateur, Emmanuel Théodose, duc de Bouillon, est immédiatement identifiable grâce aux armes en bronze ciselé et doré placées au-dessus et au centre du cadran. A la mort du duc de Bouillon, l’estimation de 800 livres démontre la qualité et l’importance de ce meuble.
Cette table de jeu fut réalisée au XVIIIe siècle par l’ébéniste René Dubois. Elle a figuré à l’exposition de 1955 au Grand Palais à Paris consacrée à la reine Marie Antoinette. C’est une table de whist, un jeu de cartes d’origine anglaise très pratiqué au XVIIIe siècle
Elle est peinte de grisailles, une technique qui utilise les nuances d’une seule couleur afin d’imiter le marbre ou la pierre. Son architecture néoclassique n’ en est pas moins intéressante avec la structure du piétement et plus particulièrement la volute raccordant le plateau au sommet du pied.
Les décors raffinés en trompe-l’œil rappellent des bas-reliefs en pierre. Originaux et pittoresques, ils se détachent sur le fond clair, donnant un aspect lumineux à l’ensemble.
Béatrice jouait beaucoup et à toutes sortes de jeux. Elle invitait régulièrement ses amis à des parties d’échecs, de bridge, de poker ou de tric-trac. Dans le grand salon, en plus de cette table de whist, on trouve également une petite table de tric-trac (jeu oriental dont le nom vient du son des jetons et dont l’équivalent moderne pourrait être le backgammon).
Ce tableau en forme de médaillon représente un jeune couple en train de converser. Mais de quoi peuvent-ils bien parler ? Le titre en donne une idée : « De trois choses, en ferez-vous une ? ». Boucher figure ici un jeu de mains fameux auquel on jouait au XVIIIe siècle, et encore aujourd’hui. Chacun des partenaires devait poser sa main sur celle de l’autre le plus rapidement possible. Si l’un échouait en mettant sa main au mauvais moment, il devait réaliser l’un des trois vœux de son partenaire.
Cette toile datable des années 1733 ou 1734 car le trait de pinceau du peintre est devenu plus discret, mais les draperies aux plis étroits s’apparentent à des œuvres suivant de peu son retour d’Italie .
Le très jeune homme agrippe le poignet de la jeune fille d’un geste ferme, l’index sur son nombril. Ses yeux sont implorants et ses joues plus roses que la blouse de la jeune fille. Il est donc aisé de deviner ce qu’il a pu demander. Le ton est badin, comme souvent chez Boucher. Il existe deux versions de l’œuvre, l’autre, qui diffère par quelques détails, se trouve dans la collection du baron Edmond de Rothschild.
Ce baromètre en ébène, écaille de tortue et bronze doré a été réalisé par André-Charles Boulle, ébéniste du roi Louis XIV. Ce maître ébéniste était considéré par Colbert lui-même, ministre de Louis XIV, comme « le plus habile de Paris ».
Bien connu des spécialistes, ce baromètre très novateur indique à la fois les phases de la Lune et les températures. Boulle associait dès 1690 pendule et baromètre mais le baromètre Ephrussi lui donna l’occasion de se surpasser en combinant ces deux éléments avec un thermomètre conçu selon le système florentin. Ce baromètre rassemble à lui seul trois innovations techniques importantes pour l’époque, résumant ainsi l’emprise grandissante de l’homme sur son environnement dans le courant du XVIIe siècle. Béatrice a hérité cette merveille de son père, Alphonse de Rothschild.
Stylistiquement, le masque de femme et la figure du temps renvoient immédiatement au répertoire ornemental traditionnel d’André Charles Boulle tel qu’on l’observe sur de nombreuses pendules.
L’inventaire de l’atelier Boulle en 1715 mentionne cinq baromètres en cours de fabrication, sans apporter plus de précision. On a également retrouvé deux d’entre eux dans l’hôtel du financier et fermier général, Grimord de la Reynière, Place de la Concorde à Paris.